La maison ancienne de Malika est une des celles qui a le – droit du pain. Celui qui l’habite se doit de fournir chaque jeudi à la mosquée une certaine quantité de pain. Ces pains seront distribués aux plus démunis. Malgré leur pauvreté, la mère tient à honorer la coutume. Et, tous les jeudis soir, la fille aînée porte une douzaine de pain à la mosquée.
L’image de Malika
J’ai demandé à la mère de Malika la permission de photographier sa fille. Elle a hésité, puis elle a souri et a hoché la tête. C’était « oui ». Mais lorsque j’ai demandé la même chose à Malika, elle a fait « non ». Alors je garderai pour moi toute seule l’image de cette fillette sage aux longs yeux noirs curieux, aux cheveux déjà couverts du fichu de la jeune fille. Que deviendra Malika? La civilisation n’épargnera pas toujours cette vallée oubliée au bord du désert où les touristes commencent à pénétrer. Malika sera probablement voilée après son mariage. Mais sa fille, le sera-t-elle? Le centre culturel de Berriane, qui vient d’ouvrir, accueillera bien un jour les petites filles comme les garçons…
Je souhaite cependant que le sens de l’entraide, la bonté, la piété sereine de ce peuple ne soient pas balayés par ce que nous avons de plus mauvais chez nous et que nous nommons souvent à tort, notre civilisation.
Anne-Marie Chapouton.
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Amedyaz
Quand une étrangère s'intéresse à la culture moralité.
