A part Ya’kub Ibnu Aflah et sa famille, les ibadites n’auraient donc pas fui Tahert vers Warajlane. Les souffrances que leur témérité avait occasionnées à ce Maghreb oriental, seront suffisamment éloquentes pour le prouver. La démarche de la halqà des Azzabas mettra fin à cette épopée sanglante. Le cheikh et ses disciples se consacreront à l’installation de ces halqà dans toutes les contrées qui s’y intéresseront.
Mais il était dit que cette démarche, encore volontariste au départ et qui s’est traduite par l’installation de dizaines de halqàs, s’évanouira dans les dunes et les collines de ce vaste espace communément appelé zénéte. A part au Djebel Nafuça, fief de l’ibadisme et à Djerba qui représentait son prolongement naturel, toutes les halqàs qui auront été installées ça et la, s’éteindront avec le mouvement de conversion des populations au malékisme, exceptées, en partie celle de Warajlane.
Le Mzab représentera par contre, non pas ce refuge ou le mouvement ibadite trouvera son terme, mais un espace qui lui permettra plutôt de prendre un nouveau départ, sans aucun rapport de causalité directe avec les péripéties politiques des ibadites.
Un départ qui mènera l’homme vers des victoires insoupçonnables d’abord sur soi, ensuite sur un environnement que rien ne prédestinait à une quelconque mise en valeur.
Ahmed Bakelli
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